Montpellier : la fausse psy usait de méthodes sectaires pour dépouiller ses clients

Montpellier : la fausse psy usait de méthodes sectaires pour dépouiller ses clients

http://www.leparisien.fr/
Julien Constant | Le 10 novembre 2019 à 10h27

Cette femme de 63 ans a été mise en examen jeudi, avant d’être écrouée.

Par Julien Constant

C’est une fausse psychothérapeute qui a dépouillé une cinquantaine de personnes vulnérables depuis plus d’un an en utilisant les mêmes méthodes qu’une secte. Cette femme de 63 ans a été mise en examen, jeudi à Montpellier, pour escroquerie et abus de faiblesse avant d’être écrouée.

L’histoire commence en novembre 2018, lorsque la Sûreté départementale de l’Hérault et l’office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) sont chargés de mener les investigations sur les activités de Simone. « Depuis plusieurs années, de nombreuses personnes se sont manifestées auprès de la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires ( MIVILUDES ) pour dénoncer les pratiques douteuses de cette sexagénaire qui se présentait comme psychothérapeute et somatothérapeute », explique une source proche du dossier.

En fait, cette femme déjà connue des services de police n’a aucun diplôme et, sur sa page Internet, elle se dit spécialiste du toucher thérapeutique pour débloquer les tensions, affichant des compétences dans toutes les disciplines du genre : Shiatsu, réflexologie plantaire, rêve éveillé etc.

Les enquêteurs ont rapidement découvert qu’elle ne déclarait pas ses revenus. Et surtout, qu’elle était aidée par son conjoint et quatre autres femmes pour mettre en place une stratégie destinée à dépouiller des gens vulnérables psychologiquement qui poussaient la porte de son cabinet.

Désocialisation des patients

« Elle leur proposait des stages très coûteux qu’elle animait elle-même et usait de son influence pour accélérer la désocialisation de ses patients. Elle les coupait de tout lien d’amitié et avec leurs familles afin de mieux parvenir à ses fins », précise une source proche de l’affaire.

Les enquêteurs, épaulés par le GIR (groupe d’intervention régional) du Languedoc ont surveillé et écouté les escrocs durant de nombreux mois. Ils sont parvenus à identifier une cinquantaine de victimes depuis 2013. Mais seule une dizaine a été entendue, pour lesquelles le préjudice s’élève à 120 000 euros.

La fausse praticienne, son époux et ses quatre complices, âgés de 38 à 65 ans, ont été arrêtés mardi dernier à Montpellier. Lors des perquisitions les forces de l’ordre ont mis la main sur 19 000 euros en espèces au domicile d’une des complices. 4000 euros ont été saisis sur le compte bancaire du couple. Leur Audi Q3 a aussi été saisie. Les six suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux de la Sûreté.

La fausse psychothérapeute a reconnu du bout des lèvres en tentant de minimiser l’ampleur de ses méfaits. Son époux a été mis en examen mais il a pu recouvrer la liberté sous contrôle judiciaire. Les quatre complices ont été laissées libre à l’issue de la garde à vue. La suite des investigations s’avère déjà longue car les policiers devront entendre une centaine de victimes et le montant du préjudice pourrait atteindre le million d’euros.