Les dérives dans la formation professionnelle

Dans son Rapport 2005 [1], la Miviludes tirait la sonnette d’alarme :

(…) Les médecines alternatives, un produit de luxe

« Les médecines alternatives s’adressent en priorité aux catégories socio-professionnelles les plus élevées. Les femmes sont souvent les premières clientes des médecines énergétiques et thérapeutes en techniques psycho corporelles qui fleurissent sur le marché de la santé. Hommes ou femmes, les clients sont le plus souvent abordés dans les salons grands publics.

La clientèle n’étant cependant pas extensible à l’infini, l’un des phénomènes les plus récents observés par les acteurs de la prévention du risque sectaire se traduit sur le marché de la santé par la constitution de réseaux de thérapeutes « amis », lesquels, une fois leur patient formé à leur propre technique, envoient leur clients prolonger leur cursus chez un collègue praticien d’une autre méthode.

On voit ainsi des patients multiplier les stages de formation à des coûts exorbitants pour se reconvertir au gré d’une réorientation professionnelle parfois étonnante en praticiens pluridisciplinaires devenant à leur tour prescripteurs auprès de nouveaux clients. Lorsque cette « reconversion » professionnelle s’accompagne d’un changement radical de vie et d’une rupture avec l’environnement familial, il est sans doute légitime de se poser au moins la question d’une éventuelle dérive à caractère sectaire de la technique à laquelle il s’est formé.

Ci-dessous quelques témoignages de parents attestant de la nocivité de certains formateurs

Témoignage d’une famille en détresse

Il y a 12 ans, notre fils Sébastien, 24 ans, nous dit qu’il a commencé une psychothérapie. Nous ne savons pas ce que c’est. Nous restons discrets mais mon mari et moi pensions qu’il devait avoir quelques problèmes personnels passagers et qu’il voyait une psychologue pour sa thérapie. Très vite, nous avons entendu de notre fils des litanies de reproches, non pas sous forme de dialogue comme nous en avions l’habitude, mais c’était des accusations dites sur un ton très violent, un ton que nous ne lui connaissions pas.

Nous savons qu’il n’existe pas de parents parfaits… simplement pour nos trois enfants nous pensions avoir choisi ce qui était le mieux pour eux et brusquement tout était remis en question sans que l’on puisse s’expliquer avec lui… nous n’avions plus le droit à la parole : nous étions, selon lui, dans le DÉNI de ne pas reconnaître ses souffrances !! Un jour il m’a même dit « tu m’empêches d’exister »… et un autre, d’un ton très solennel « je veux apporter un éclairage sur les parties sombres de ma vie d’enfant » …

Autre jour, autres reproches, autres tranches de vie, « le couteau entre les dents » il conclue : et tout cela n’est rien, le pire reste à venir ! » Mon mari et moi comprendrons plus tard cette menace : c’était l’annonce des faux souvenirs !

Il nous annonce … « qu’il y a une histoire de traumatisme sexuel dans sa petite enfance, qu’il situe dans un premier temps vers 8 ans, qu’il l’a cachée dans son inconscient pour ne plus souffrir … c’est pourquoi il n’en a, pour l’instant, aucun souvenir … Nous le croyons. Nous sommes complètement atterrés face à cette révélation monstrueuse.

Devant son visage défait qui exprime un véritable désespoir, nous lui disons tout notre amour et que nous allons l’aider à retrouver ce qui s’est passé !….Alors il se rapproche de nous et vient vers moi chercher un nom, celui d’un homme violent qui revenait souvent dans ses rêves !

Je rentrais, sans le savoir, dans son jeu, j’essayais de l’aider, en lui rappelant qu’il avait fait de fréquents séjours loin de la maison … mes explications ne lui convenaient pas. Je comprendrais à mes dépends pourquoi il me disait « non ce n’est pas cela … ». Comme avec moi cela ne passait pas, mon mari essaie de lui parler d’homme à homme comme il disait souvent. Notre fils lui dit en confidence, que moi sa mère je couvrais l’homme qu’il cherchait dans ses rêves … Je devenais complice.

Nous n’avions, à ce moment-là, pas encore compris que notre fils était victime de son thérapeute qui pratiquait une certaine forme de thérapie, basée sur les souvenirs de la petite enfance. Nous ignorions totalement ce qu’était cette thérapie. Quelque temps plus tard, notre fils nous donne le nom de son violeur et que cela s’était passé sous notre toit…mais il n’en avait toujours pas le souvenir …. En parlant calmement, nous obtenions de lui des propos incohérents, irrationnels… Nous nous disions comment pouvait il être convaincu de ce viol alors qu’il n’en avait aucun souvenir ….

A mesure que le temps passait (et que les séances de thérapies se rapprochaient) les interprétations de notre fils changeaient. C’était comme s’il ne se souvenait plus de ce qu’il nous avait annoncé quelques mois auparavant…Comment ne pas penser que sa thérapie était la cause de ce dysfonctionnement. Un jour que je lui faisais remarquer une incohérence évidente qui me sautait aux yeux, une de plus, « je m’en fous … » me répond-il.

Nous nous renseignons sur les pratiques de ce thérapeute qui pratique la Gestalt thérapie. Nous savons que cette méthode ne s’encombre pas de détail … seul compte le présent et comment le corps parle « ici et maintenant », il peut même y avoir plusieurs interprétations d’un même événement traumatique … Cela échappe à mon entendement.

Sébastien a coupé tout contact avec la famille. Il y a eu entre-temps des événements importants dans la vie de notre fils. Il s’est marié, (sans que nous en ayons été avertis), il a eu deux enfants. Que notre jeune belle-fille nous a présentés, un jour, mais notre fils nous refuse « le droit d’être des grands-parents »

Le temps passe, si nous ne voyons plus notre fils, nous ne voyons pas non plus nos petits-enfants qui grandissent loin de nous. Nous aurions pu demander à profiter de notre droit de visite, en saisissant la Justice, mais nous n’avons pas voulu le faire afin de ne pas traumatiser les petits qui de toute façon ne nous connaissaient pas.

De ce côté là, pour notre plus grand bonheur, les choses se sont arrangées. .. Nous ne les avons pas vu grandir, certes, mais sans pression et après trois ans de séparation totale, nous voyons nos petits-enfants et la décision est venue des parents…

Ils travaillent tous les deux, nous restons toujours discrets et nous entendons que Sébastien est maintenant en formation pour devenir psychothérapeute….(toujours avec le même institut). Pour la 2e année de formation, il demande à son père « au nom de tout le mal que nous lui avions fait … de lui payer sa formation .. » … nous refusons net.

A l’issue de ces deux années de formation, une nouvelle Loi est passée (Loi de M. Accoyer, réglementation et usage du titre de psychothérapeute). Ces formations proposées par des charlatans, attirent de plus en plus de jeunes gens qui suivent une thérapie. On leur fait miroiter des gains importants … ils vont « sauver » les gens en détresse etc… Voilà que la porte se ferme devant Sébastien, il n’aura pas le « diplôme certifié » tant attendu. Qu’à cela ne tienne, l’institut va faire de lui … un COACH … et c’est reparti pour deux autres années de formation….

Notre belle-fille nous confie les petits-enfants durant les vacances scolaires, nous l’apprécions et c’est réciproque. Nous profitons de nos petits-enfants qui sont de véritables petits amours. Au fur et à mesure de ses visites, nous sentons bien qu’elle aussi se pose des questions sur la thérapie de Sébastien. Financièrement elle est inquiète.

Un jour elle craque « nous sommes ruinés .. » car Sébastien cumule les formations, les stages, les supervisions et en plus il continue les séances de thérapies, (en séances individuelles), plus le travail de groupe, chaque semaine … !!

Nous sommes consternés. Nous n’avions rien compris et découvrons où l’ont conduit ses séances de thérapies…Des accusations qui perdurent, dont le discours varie avec le temps et dont il n’a toujours pas de souvenir. Une amnésie de 30 ans ? Je n’y crois pas trop. Je me pose la question, mon fils a-t-il encore son libre arbitre ?

C’est elle qui tient les comptes .. elle voit passer les chèques : 150 euros la séance, 6.000 euros la formation, plus l’hébergement, les voyages, les absences régulières à son travail (il s’arrange avec ses collègues, les RTT, travaille la nuit pour récupérer….).

Plus qu’une année et il va devenir COACH * … Il sait déjà que pendant sa dernière année, il devra être coaché ..… par un VRAI COACH « missionné » par l’institut et qui sera rémunéré à hauteur de 10 % de ses revenus … Nous nous rendons compte que Sébastien est devenu ADDICT et que sa thérapie est devenue son DEALER …

De plus, les formateurs de l’Institut gonflent son ego .. Il n’est pas encore coach mais déjà il sait qu’il va (peut-être) devenir FORMATEUR, mieux SUPERVISEUR .. et que sais-je encore ? (tout cela pour l’aider à avaler la pilule et à signer les chèques …).

Nous sommes effondrés, Sébastien a amené la ruine dans son ménage : ils se sont endettés chacun de leur côté pour faire face à toutes ces dépenses répétées et de plus en plus conséquentes.

En Avril 2008, après la sortie du rapport 2007 de la Miviludes, nous découvrons l’existence de l’association AFSI : Alerte Faux Souvenirs Induits. Nous devenons adhérents et y trouvons, enfin, l’écoute qui nous a tant manquée durant des années. Nous n’étions plus seuls.

Nous découvrons dans notre journal local et les médias de sordides histoires d’enfants adultes qui accusent leurs parents d’abus sexuels, dont ils n’avaient aucun souvenir et qu’ils découvrent des décennies plus tard au cours ou à la suite de psychothérapie….ce que nous appelons : Les Faux Souvenirs Induits. Nous voilà fixés sur les dérives sectaires et la manipulation mentale.

En conclusion :

Au bout de ce tunnel, et après avoir « craché au bassinet » du « fumeux » institut pendant 12 ANS , Y a-t-il vraiment ce qu’attend Sébastien ? … ce en quoi il croit sincèrement ? Après toutes ces formations, notre fils a t’il un avenir, ? aura-t-il un travail pour lequel il se sera ruiné ? ou bien tout cela n’a-t-il été qu’un miroir aux alouettes ?

Nous sommes décidés à ne plus nous taire, nous avons perdu trop de temps. Nous avons besoin d’aide, notre fils est manipulé et sous emprise depuis de trop longues années, il a une épouse, des enfants qui grandissent et qui ont besoin de lui. Nous avons peur que la vérité lui explose au visage le jour où il retrouvera ses esprits …

Toulouse, Mai 2008

Suite du témoignage ci-dessous :

Alain, un papa qui a beaucoup pleuré. Voici les nouvelles qu’il nous donne :

… 3 ans déjà ! Aucune nouvelle ! C’est dur certains jours et je comprends les parents qui ont témoigné, j’ai tout lu ! Vous savez, je vous remercie de votre dévouement, cela fait « chaud au coeur » de se savoir soutenu dans cette ENORME INJUSTICE.

Poursuivez, nous avons besoin de vous.

Je vous embrasse

Alain.

Mars 2011

Témoignage d’un papa meurtri

Le jour de la fête des pères 2007, ma fille cadette Juliette, 24 ans, brillante étudiante, titulaire d’un Master obtenu au Canada et poursuivant ses études afin d’obtenir un Doctorat de Sciences appliquées, m’accuse, au cours d’une conversation téléphonique, de viol alors qu’elle avait 6 ans ! Je suis hébété et je lui ai demandé ce qui lui arrivait …

En fait, mon épouse et moi ignorions qu’elle avait décidé de changer de parcours et suivait une formation pour devenir : OSTEOPATHE.

Elle nous dit que pour cette formation d’Ostéopathe, son cursus prévoit qu’elle suive également une formation PNL (Programmation Neuro Linguistique) afin qu’elle trouve un meilleur équilibre psychologique !! Cette PNL, délivrée paraît-il par un « intervenant spécialiste », lui aurait révélé avoir subi cette agression sexuelle du plus profond d’elle-même (ce sont ses propos). Elle est « passée » sur une machine (c’est ce qu’elle nous dit). !!

Nous sommes abasourdis par les révélations de notre fille, et nous n’aurions jamais imaginé la suite à ses accusations.

Nous avons trois enfants, les deux aînés sont mariés, ont des enfants. Nous les avons beaucoup aidés, d’abord dans leurs études supérieures, puis à s’installer dans leur vie professionnelle et leur vie de couple.

Jusqu’au coup de téléphone de ma fille cadette, tout allait bien, nos enfants venaient régulièrement à la maison en vacances (nous vivons au bord de la mer) nous voyions souvent nos petits-enfants, nous avions des projets ensemble dont celui de créer des chambres supplémentaires pour les accueillir tous en même temps en prévision des autres petits-enfants à venir.

Au lendemain des accusations de sa sœur, notre fils, architecte, m’appelle, m’insulte, me menace de mort et me dit « la meilleure chose qui puisse nous arriver, c’est que maintenant tu te suicides … ».

Notre seconde fille, Professeur, licenciée de mathématiques, son mari Directeur des écoles, prend le relais et me « crache » au téléphone : « tu es un détraqué sexuel, tu ne verras plus jamais tes petits-enfants….

Pour mon épouse et moi, tout est incompréhensible, nous avons l’impression tous les deux de devenir fous… mais ce qui suit dépasse toute logique. Quelques mois plus tard, lors de mon entretien avec le psychiatre, celui-ci m’a reproché de n’avoir pas pris ces menaces au sérieux.

Mes enfants se sont coalisés pour porter plainte contre moi : ils ont déposé une plainte collective pour viol.

Mardi 7 Octobre 2008, je suis convoqué à la gendarmerie et on m’annonce que je suis en garde à vue pour viol !! J’ai demandé un avocat. Non seulement je suis abasourdi, incrédule et jamais je n’aurais imaginé que le « délire » de ma fille ait de telles conséquences. Tout cela dépassait tout ce que nous puissions imaginer mon épouse et moi et surtout que notre cadette entraîne son frère et sa sœur dans sa perversion.

J’ai subi tout ce qu’un dangereux criminel subit lors de son arrestation : interrogatoires filmés – perquisition à mon domicile – analyse de mes ordinateurs – ADN – photos de famille saisies – expertise par un psychiatre … tout était fait pour me déstabiliser, me traumatiser, au point que le soir en rentrant à la maison je me suis effondré en larmes sur le canapé, « mes enfants que j’aime plus que tout m’ont envoyé en cellule… » répétais-je sans cesse.

C’est à ce moment là que je découvre l’existence de l’AFSI et entre en contact avec la Présidente qui m’explique que ma fille cadette a subi une thérapie ou pseudo thérapie basée sur la recherche des souvenirs de la petite enfance. Ces thérapies sont pratiquées la plupart du temps par des thérapeutes auto-proclamés qui dévoient la thérapie originelle. Ma fille cadette souffre de ce que l’on appelle : le syndrome des faux souvenirs. Souvent les victimes entraînent aussi dans leurs accusations, la fratrie et quelquefois essaient d’entraîner la famille élargie et les amis.

Je découvre sur Internet des documents sur ces pratiques sauvages, sur la manipulation mentale, et comprend un peu mieux ce qui m’arrive.

Mais ce n’est pas fini. A la suite de la visite des enquêteurs chez mes deux aînés, je dois subir une seconde garde à vue. Nouveaux interrogatoires à la suite desquels je ressors LIBRE.

La preuve a été faite que mes enfants se sont ligués contre moi et ont « inventé » de fausses preuves en associant des éléments éparpillés de ma vie pour me nuire. Ils n’ont fourni que des éléments négatifs dans le seul but de m’envoyer en prison afin que je disparaisse de leur vie !! Je disais à l’officier devant moi : ils ne m’aiment pas, mes enfants ne m’aiment pas …

A la demande du Juge, notre fille cadette a été expertisée par un psychiatre et a été reconnue schizophrène. (borderline).

Six mois après la seconde garde à vue, mon avocat m’apprend la décision du juge : affaire classée sans suite, faute de preuves. Je suis libre mais pas guéri.

Mon épouse et moi sommes profondément peinés et nous nous posons la question : « comment des enfants que nous avons aimés tous de la même façon, à qui nous avons donné une bonne éducation, une bonne instruction, nous leur avons donné les meilleures chances pour affronter la vie et les avons aidés à construire une famille, nous étions, je le crois toujours, une famille heureuse, comment avons-nous pu en arriver là.

La Présidente de l’ A F S I nous dit qu’ il suffit d’une seule personne en fragilité psychologique (c’était le cas de notre fille cadette, mais nous l’ignorions) qui entame une pseudo-thérapie , appelée aussi thérapie de la mémoire retrouvée, le thérapeute suggère, au moyen de différentes méthodes, et induit dans l’esprit de sa victime que, si elle est mal aujourd’hui c’est qu’elle a subi un inceste lorsqu’elle était petite. Si elle ne s’en souvient pas, il va l’aider à retrouver ce souvenir et la thérapie va l’aider à l’en guérir. Loin s’en faut, le fait d’apprendre ce traumatisme inventé par le thérapeute, la victime va s’enfoncer dans un profond déséquilibre psychologique. Et c’est aujourd’hui le cas de ma fille cadette qui a entraîné son frère et sa sœur dans ses accusations.

Elle me dit également que ma fille est persuadée d’avoir subi un inceste « puisque le thérapeute le dit » et que seule une thérapie entreprise avec un véritable professionnel de la santé arrivera à remettre les choses à leur place. C’est ce que m’avait dit l’officier de police, « votre fille est persuadée d’avoir subi des actes pervers de votre part ». Comment lui faire comprendre que tout cela est faux ?

J’en veux à cet intervenant et sa machine à fabriquer des mensonges, sous couvert de la PNL il détruit des vies, des familles entières, sans aucun scrupule

J’ai écrit à mes enfants pour leur demander un rendez-vous, je veux les revoir ainsi que mes petits-enfants. J’attends leur réponse.

Je suis libre aujourd’hui, libre, mais profondément triste. Que ce témoignage serve à lutter contre ces gens malfaisants qui devraient, eux, être placés en garde à vue et écroués pour longtemps, pour la destruction de la vie psychique de nos enfants et la destruction de nos familles.

Alain un papa qui a beaucoup pleuré.