Contact avec le Sénat

L’AFSI a adressé un courrier aux Sénateurs concernant la réglementation du titre de psychothérapeute.



A F S I

Alerte Faux Souvenirs Induits

Maison des Associations du 13e

11 rue Caillaux 75013 PARIS – Métro : Maison Blanche

Tél. : 06 81 67 10 55

e-mail : afsi.fauxsouvenirs@wanadoo.fr

Paris , le 20 Janvier 2007

Messieurs les Sénateurs

SENAT

Palais du Luxembourg

26 rue de Vaugirard

75291 Paris Cedex 06

Objet : nouveaux amendements concernant l’usage du titre de psychothérapeute

Messieurs les Sénateurs,

L’association que j’ai l’honneur de présider – A F S I : Alerte Faux Souvenirs Induits est particulièrement intéressée par la réglementation du titre de psychothérapeute puisqu’elle regroupe plus d’une centaine de familles dont les enfants majeurs accusent leurs parents de maltraitance et d’abus sexuels survenus pendant leur petite enfance ; abus dont ils n’avaient aucun souvenir auparavant et qu’ils « découvrent » vingt ou trente ans plus tard, au cours ou à la suite de « thérapies abusives », basées sur la recherche de souvenirs d’enfance qui les ont amenés à ces dénonciations calomnieuses entraînant une rupture immédiate avec leur famille.

A la suite de ces accusations, certains parents (bien souvent de paisibles retraités) se sont suicidés, d’autres se sont retrouvés en garde à vue, mis en examen, jusqu’à ce que la Justice se rende compte, de nombreux mois plus tard, que les jeunes femmes accusatrices avaient été manipulées par un ou plusieurs « psy en tous genres » au cours de thérapies ou pseudo-thérapies, toujours mercantiles, souvent psychosectaires. Pour ces parents injustement accusés le mal était fait, la famille détruite.

L’amendement de Monsieur Bernard ACCOYER, fortement soutenu par notre association, avait alerté l’opinion publique et, en dépit des fortes pressions, ce débat a débouché en août 2004 sur la promulgation de l’article 52, par l’Assemblée Nationale, suite aux travaux de la commission mixte paritaire.

Cette promulgation a permis de reconnaître officiellement la réalité des pratiques abusives de thérapies déviantes, en lien direct avec la banalisation et la prolifération du titre « psy » octroyé par des « écoles », « instituts » ou « centres de formation » non reconnus par l’Etat et qui n’offrent aucune garantie de sérieux ni sur la qualité ni sur la nature de ces enseignements.

Notre association, reconnue par la MIVILUDES, a été auditionnée le 5 septembre dernier par la Commission d’Enquête Parlementaire relative à l’influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs.

Nous avons alerté les membres de cette Commission sur les dégâts provoqués par les thérapeutes déviants, souvent autoproclamés, qui ruinent et détruisent leurs victimes.

Depuis plusieurs mois nous suivions avec beaucoup d’intérêt les travaux des commissions interministérielles et nous avions constaté que l’avant projet de Septembre dernier présentait beaucoup de points positifs quant à la formation des psychothérapeutes.

Les amendements 104 et 105 adoptés par l’Assemblée Nationale, jeudi 11 Janvier, avaient notre entière approbation, car ils affirmaient clairement pour le Conseil d’Etat, l’intention du législateur, sur « la sécurisation de la conduite des psychothérapies et du droit des usagers à l’information et à la sécurité des soins ».

Tout ceci, dans le but de protéger « les personnes en souffrance physique, psychosociale ou atteintes de psychopathologies ». Ceci est bien de la responsabilité de l’Etat qui doit s’exercer sans faiblesse compte-tenu de la prolifération des « psy » et autres thérapeutes autoproclamés.

Nous sommes des parents pris dans la mouvance des Faux Souvenirs Induits. Nous pensions qu’enfin, nous allions être entendus et que ces amendements adoptés par l’Assemblée Nationale, allaient mettre un terme à toute cette faune de thérapeutes déviants, pervers et malfaisants, et ne plus leur permettre de détruire la vie de nos enfants et petits-enfants sous le masque de la médecine ou du mieux-être, et surtout, ne plus leur permettre de former nos enfants qui deviennent à leur tour « thérapeutes, porteurs de la parole du maître… »

Hélas, certains responsables d’associations minoritaires, et connues de tous pour les risques qu’elles font courir à leurs clients, nous apprennent par leurs publications respectives que le texte du décret de l’article 52 serait arrêté sous quelques jours, selon leurs « vœux » et cela sans tenir compte des mises en gardes des véritables professionnels de la psychiatrie et de la psychologie, ni des associations de victimes.

Nous ne pouvons que déplorer ces pressions exercées par ces associations dont le but principal est de préserver leurs intérêts financiers.

Depuis notre audition à l’Assemblée Nationale, du 5 septembre dernier, des dizaines de familles se sont rapprochées de nous, pour demander de l’aide. Ces familles sont détruites, certaines depuis plus de dix ans, parce que leurs fils ou leurs filles sont allés consulter le « psy miracle ».

Mais combien de familles victimes, qui ignorent ces pratiques, n’osent pas dire leur souffrance au grand jour.

Devons-nous attendre de nouveaux suicides pour qu’enfin l’on comprenne la dangerosité des thérapeutes autoproclamés ?.

Je vous remercie de votre attention.

Veuillez croire, Messieurs les Sénateurs, en l’assurance de ma considération distinguée.

La Présidente

Claude Delpech