Au sein du couple
De nombreux parents, grands-parents, nous ont appelés pour nous raconter leur histoire familiale, la rupture avec leurs enfants et les petits-enfants, et nous pourrions dire que le manipulateur, le « gourou » se trouve être la compagne ou le compagnon de leurs enfants.
Plusieurs cas de figures :
Le couple a une situation confortable, souvent l’époux est plus âgé que sa compagne, parfois même il a été son professeur à l’Université, au début tout se passe bien puis à un moment donné, il rejette en bloc : la façon dont vivent les beaux-parents, l’éducation, l’instruction qu’ils ont données à leurs enfants … bien que ceux-ci soient parfaitement diplômés. Au fil du temps les griefs s’intensifient, arrivent les accusations de maltraitance, d’inceste des enfants (bien souvent des jeunes femmes) et la rupture devient totale. Les parents n’ont plus de nouvelles du couple et sont privés de la présence de leur petits-enfants.
Les parents sont déchirés d’être accusés ainsi et de ne plus avoir de contact avec leurs enfants.
Nous avons également reçu de nombreux appels de parents qui possèdent des biens, ils vivent en harmonie avec leur enfant (souvent fille unique qui a fait de très bonnes études) jusqu’à ce que cette dernière rencontre un compagnon très intéressé. Au début tout se passe bien, les parents font une donation à leur fille, (souvent importante). Le compagnon se charge de vendre les biens donnés, le couple déménage et les parents sont ensuite accusés de tous les maux. Ils ne voient plus ni leur fille ni les petits-enfants… et ce depuis des années.
Description de la manipulation mentale au sein du couple par Marie-France Hirigoyen, psychiatre
Source : LE POST.fr
« Le harcèlement moral » de Marie France Hirigoyen
Harcèlement moral et pervers narcissique ou le double piège du manipulateur !
Marie-France Hirigoyen, psychiatre, psychanalyste et psychothérapeute s’intéresse, dans ce livre, à un sujet répandu dans le quotidien de chacun. Le succès de cet ouvrage auprès du public atteste de la réalité et de la difficulté de subir cette forme de violence perverse qu’est le harcèlement moral.
Ce livre, largement documenté s’appuie sur de nombreux témoignages de victimes, et il permet au lecteur de s’informer pour ne pas rester indifférent à des pratiques sur lesquelles il peut nous arriver de fermer les yeux au nom d’une mauvaise forme de tolérance qui prévaut dans notre culture. Il peut aider à mieux se connaître, comprendre pourquoi l’on a été victime, avoir une prise de conscience, apprendre à se libérer et à se protéger. Il peut se révéler une aide très précieuse.
En voici quelques extraits :.
(…) Ce sont souvent des êtres doués d’une intelligence machiavélique, leur permettant d’élaborer des pièges très subtils.
Comme les vampires, le Narcisse vide a besoin de se nourrir de la substance de l’autre. Quand il n’y a pas la vie, il faut tenter de se l’approprier ou, si c’est impossible, la détruire pour qu’il n’y ait de vie nulle part.
Les pervers narcissiques sont envahis par un autre dont ils ne peuvent se passer. Cet autre n’est même pas un double, qui aurait une existence, seulement un reflet d’eux-mêmes. D’où la sensation qu’ont les victimes d’être niées dans leur individualité. La victime n’est pas un individu autre, mais seulement un reflet.
Toute situation qui remettrait en question ce système de miroirs, masquant le vide, ne peut qu’entraîner une réaction en chaîne de fureur destructrice.Ils ne souffrent pas. Ils attaquent en toute impunité car même si, en retour, les partenaires utilisent des défenses perverses, ils ont été choisis pour n’atteindre jamais à la virtuosité qui les protégerait.
Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles. Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil. Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s’empare d’eux lors des séparations. Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d’obtenir une revanche. Ce n’est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c’est une rancune inflexible à laquelle le pervers applique toutes ses capacités de raisonnement.
Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne pas s’engager vraiment. L’efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l’observateur extérieur n’imaginent pas qu’on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l’autre. Le partenaire n’existe pas en tant que personne mais en tant que support d’une qualité que les pervers essaient de s’approprier. Les pervers se nourrissent de l’énergie de ceux qui subissent leur charme. Ils tentent de s’approprier le narcissisme gratifiant de l’autre en envahissant son territoire psychique.
Passant à côté d’eux-mêmes, ils essaient de détruire le bonheur qui passe près d’eux. Prisonniers de la rigidité de leurs défenses, ils tentent de détruire la liberté. Ne pouvant jouir pleinement de leur corps, ils essaient d’empêcher la jouissance du corps des autres, même chez leurs propres enfants. Étant incapables d’aimer, ils essaient de détruire par cynisme la simplicité d’une relation naturelle.
Il y a chez eux une exacerbation de la fonction critique qui fait qu’ils passent leur temps à critiquer tout et tout le monde. De cette façon, ils se maintiennent dans la toute-puissance : si les autres sont nuls, je suis forcément meilleur qu’eux.
Le moteur du noyau pervers, c’est l’envie, le but de l’appropriation. L’envie est un sentiment de convoitise, d’irritation haineuse à la vue du bonheur, des avantages d’autrui. Il s’agit d’une mentalité d’emblée agressive qui se fonde sur la perception de ce que l’autre possède et dont on est dépourvu. Cette perception est subjective, elle peut même être délirante.
L’envie comporte deux pôles : l’égocentrisme d’une part et la malveillance, avec l’envie de nuire à la personne enviée, d’autre part. Cela présuppose un sentiment d’infériorité vis-à-vis de cette personne, qui possède ce qui est convoité. L’envieux regrette de voir l’autre posséder des biens matériels ou moraux, mais il est plus désireux de les détruire que de les acquérir. S’il les détenait, il ne saurait pas quoi en faire. Il ne dispose pas de ressources pour cela.
Pour combler l’écart qui sépare l’envieux de l’objet de sa convoitise, il suffit d’humilier l’autre, de l’avilir.
Ils cassent tout enthousiasme autour d’eux, cherchent avant tout à démontrer que le monde est mauvais, que les autres sont mauvais, que le partenaire est mauvais. Par leur pessimisme, ils entraînent l’autre dans un registre dépressif pour, ensuite, le lui reprocher.
Le désir de l’autre, sa vitalité, leur montre leurs propres manques. On retrouve là l’envie, commune à bien des êtres humains, du lien privilégié que la mère entretient avec son enfant. C’est pour cela qu’ils choisissent le plus souvent leurs victimes parmi des personnes pleines d’énergie et ayant goût à la vie, comme s’ils cherchaient à s’accaparer un peu de leur force.
L’état d’asservissement, d’assujettissement de leur victime à l’exigence de leur désir, la dépendance qu’ils créent leur fournit des témoignages incontestables de la réalité de leur appropriation.L’appropriation est la suite logique de l’envie.
Les biens dont il s’agit ici sont rarement des biens matériels. Ce sont des qualités morales, difficiles à voler : joie de vivre, sensibilité, qualités de communication, créativité, dons musicaux ou littéraires…
Lorsque le partenaire émet une idée, les choses se passent de telle façon que l’idée émise ne reste plus la sienne mais devient celle du pervers. Si l’envieux n’était pas aveuglé par la haine, il pourrait, dans une relation d’échange, apprendre comment acquérir un peu de ces dons. Cela suppose une modestie que les pervers n’ont pas.
Les pervers narcissiques s’approprient les passions de l’autre dans la mesure où ils se passionnent pour cet autre ou, plus exactement, ils s’intéressent à cet autre dans la mesure où il est détenteur de quelque chose qui pourrait les passionner.
Il met en doute les qualités, la compétence, la personnalité des autres : il critique sans en avoir l’air, dévalorise et juge.
Il sème la zizanie et crée la suspicion autour de lui, chez ses proches ou avec ses collègues de travail… peut parfaitement tenir un discours donné avec Mme X et dire exactement le contraire, 3 minutes plus tard avec Mme Y.
Ils ont un total mépris pour toutes lois ou contrainte morales. Leur morale est, le plus souvent, celle de la morale ou la loi du plus fort et/ou du plus rusé, du plus retors.
Il y a le plus souvent, dans leur comportement, la banalisation du mal, une certaine « relativisation » de la morale, dans le cadre d’un nihilisme opérationnel, qui peut même être militant. Ils n’ont du respect que pour les gens plus forts qu’eux, ayant plus de pouvoir et de richesse ou plus combatifs qu’eux.
Faire preuve d’humanité, de sensibilité est souvent vu par eux comme l’expression d’une forme de naïveté ou de sensiblerie qui n’a pas lieu d’être. Seuls les résultats comptent : « la fin justifie les moyens. »
Le pervers narcissique n’éprouve aucun respect pour les autres.
Le pervers narcissique est toujours, intérieurement, dans la peau d’un autre, il n’est jamais sincère, toujours menteur. Il peut aussi bien dire la vérité que mentir avec aplomb, d’une façon jusqu’au-boutiste (comme un « arracheur de dent »). Le plus souvent, il effectue de sensibles falsifications de la vérité, qu’on ne peut pas vraiment qualifier de mensonges, et encore moins de constructions délirantes. Mélanger le mensonge, la sincérité et la franchise – ce qui est, pour l’autre, très déstabilisant – fait partie de son jeu.
Souvent immensément orgueilleux, voire mégalomane, le pervers narcissique aime gagner, à tout prix, sans fin, et ne peut admettre, une seule fois, de perdre. Il est prêt à tout, même aux coups les plus retords, pour ne jamais perdre. Le pervers est comme un enfant gâté. S’il ne rencontre pas de résistance, il ira toujours plus loin.
Le pervers narcissique adore se valoriser, paraître plus qu’il n’est réellement. Toute atteinte à la haute image qu’il a de lui-même le rend très méchant, agressif. Tous ses efforts viseront alors à rétablir cette image flatteuse qu’il a de lui-même, et ce par tous les moyens, y compris par la destruction du perturbateur, celui qui a commis le crime de lèse-majesté.
Il a une très haute opinion de lui-même. Les autres sont pour lui quantités négligeables – ce sont des larbins, des domestiques, des « peanuts »…
Il déteste qu’on lui fasse de l’ombre, qu’on se mette en avant, qu’on prenne de l’ascendant sur lui, qu’on lui résiste, qu’on lui dise non. Il a besoin sans cesse de rabaisser autrui, par une petite pique de-ci de-là (untel n’a pas de personnalité, untel est égoïste, untel est ingrat, untel est pingre…).
Un plaisir pervers s’éprouve dans la vision de la souffrance de l’autre. Le pervers ressent une jouissance extrême, vitale, à voir l’autre souffrir, à le maintenir dans le doute, à l’asservir et à l’humilier.
Il prend le plus souvent ses victimes parmi des personnes pleines d’énergie et d’amour de la vie, pour les vampiriser et les « dévitaliser ». Il choisit de préférence des personnes honnêtes, sincères, gentilles, qui cherchent vraiment à consoler et à réparer, mais aussi naïves, sans trop d’esprit critique, voire fragiles, afin de les amener plus facilement et plus rapidement à accepter une relation de dépendance.
Les pervers narcissiques mariés ont souvent des épouses soumises qui ont sans doute peur de perdre leur « homme » et ne posent aucune question, même devant des évènements très troublants. Leur relation avec leur mari est loin d’être parfaite, mais elles s’en contentent. Elles espèrent toujours se tromper sur son compte, ou le corriger avec leur amour.
On remarque que ces épouses (ou époux, le pervers narcissique n’est pas nécessairement masculin) se retrouvent un peu dans la même situation que celles des femmes battues. Elles subissent graduellement un lavage de cerveau, d’autant plus facilement qu’elles-mêmes sont souvent à la recherche d’un compagnon qui puisse les structurer. Elles peuvent même trouver excitant le côté sombre de leur partenaire. Elles peuvent être au courant de ses antécédents (problèmes de mœurs, prison, mauvaises actions racontées à l’envi par le pervers à son partenaire etc.) et pourtant tout lui pardonner.Le pervers agit à l’abri des regards. Les maltraitances sont rarement sous le feu des projecteurs, mais plutôt perpétrées dans le secret des alcôves. Les pervers sont les professionnels de la double vie et de la double personnalité.
Par prudence, il divisera et cloisonnera ses relations, afin qu’on ne puisse pas recouper ses mensonges ou que ses victimes ne risquent pas de se s’allier contre lui. Sa technique, dans ce domaine, finit par être magistrale.
Le pervers narcissique se complaît dans l’ambiguïté. Par ses messages paradoxaux, doubles, obscurs, il bloque la communication et place sa victime dans l’impossibilité de fournir des réponses appropriées, puisqu’elle ne peut comprendre la situation. Elle s’épuise à trouver des solutions qui seront par définition inadaptées et rejetées par le pervers dont elle va susciter les critiques et les reproches. Complètement déroutée, elle sombrera dans l’angoisse ou la dépression [1]
Le pervers narcissique a le talent de diffamer sans avoir l’air d’y toucher, prudemment, en donnant l’apparence de l’objectivité et du plus grand sérieux, comme s’il ne faisait que rapporter des paroles qui ne sont pas les siennes. Souvent il ne porte pas d’accusation claire, mais se contente d’allusions voilées, insidieuses.
Comme un rusé paysan, il est capable parfois de se faire passer pour bête et naïf, prêchant le faux pour savoir le vrai. Un très bon moyen de guerre psychologique pour tirer les vers du nez d’une personne trop pleine de certitudes.
Au pénal, les pervers narcissiques ne bénéficient généralement pas d’une responsabilité altérée ou atténuée, comme on l’a vu dans le procès de Jean-Claude Romand : Le pervers connaît la loi et il est conscient de ce qu’il fait (simplement, il le fait quand même par défi, par jeu, pour le frisson). Donc il reste responsable de son choix (en tout cas, il semble être responsable pénalement).
Accusations des pères par leurs jeunes enfants
La manipulation mentale d’une maman envers ses enfants dans le cas de divorces houleux
De plus en plus de papas désespérés nous appellent. Voici ce que nous avons constaté :
Lors de situations conjugales conflictuelles, de plus en plus de papas se retrouvent accusés, (après que leur épouse ait consulté un thérapeute sous couvert d’une thérapie familiale), au mieux de violence conjugale, au pire d’abus ou d’attouchements sur les enfants du couple.
D’autres papas nous disent également que, bien que divorcés depuis de nombreuses années, alors que tout se passait pour le mieux, leurs enfants « se souviennent » après une thérapie ou pas d’ailleurs, de faits survenus lorsqu’ils étaient petits. Ils ne comprennent plus rien.
Nous leur expliquons alors qu’il ne s’agit pas de faux souvenirs mais de fausses allégations d’inceste ou d’aliénation parentale. Nous adressons ces familles vers les différents spécialistes.
Quelques publications concernant les fausses allégations d’inceste sur les enfants mineurs. qui intéresseront les papas (ou les grands-parents) odieusement accusés :
Dans son livre, l’Infamille, Philippe Van Meerbeeck, décrit très bien le processus menant aux allégations d’inceste dans les divorces conflictuels.
Pères abuseurs, mères saintes
Le déclin de la fonction paternelle s’accompagne d’un saccage systématique de l’image du père , destitué en tant que garant de l’interdit de l’inceste, en tant que marquant la filiation. Dans les familles éclatées, les femmes ont neuf fois sur dix, la gare des enfants, parce qu’on considère que la mère est « forcément bonne ».
Pour obtenir le divorce aux torts de l’autre, et s’assurer la garde des enfants, la femme ne prend plus guère l’adultère comme argument …(…) De plus en plus souvent, pour obtenir le divorce aux torts de l’autre, la femme brandit l’accusation de harcèlement ou d’attouchement sexuel prétendu du père sur l’enfant. C’est beaucoup plus efficace. Les avocats conseils poussent les femmes dans ce sens. Lorsque, le dimanche soir, des mères retrouvent leurs enfants fatigués, pas en forme, elles demandent un examen médical pour voir s’il n’y a pas trace d’abus sexuel. Et les enfants sont incités à accuser leur père. C’est un phénomène tout à fait contemporain, impensable il y a dix ans. Les femmes, elles restent hors d’atteinte. Y a-t-il jamais eu un père qui accuse sa femme de donner des bains trop appuyés, de prendre dans son lit son fils ou sa fille pour dormir ? Non, parce que sinon un grand nombre de mères seraient pédophiles … (plutôt incestueuses…)
Pendant tout un temps, le combat féministe a été dirigé contre les violeurs. Maintenant le combat s’est déplacé contre les pédophiles et les pères abuseurs. Les pères sont visés parce que l’enfant a été trop idéalisé, parce que la mère est jugée plus digne et capable d’en avoir la garde que le père. Ce retour de manivelle profite à la mère toute-puissante….(…)
Alain Depaulis Le complexe de Médée [2]
Alain Depaulis est psychanalyste – membre de l’Ecole Freudienne – Il est l’auteur de travaux consacrés à la clinique psychanalytique – Il tente de développer dans cet ouvrage le cadre et le soubassement psychique qui préside chez une femme à un acte de vengeance portant préjudice au développement, voire à la vie de son enfant. (…)
Pour se venger de celui qui est coupable de l’abandonner, elle va viser son objet le plus cher, celui à qui il prodigue son amour et qui fait sa fierté, l’enfant. Le premier type de punition est d’empêcher les enfants de rencontrer le père. Pour ce faire, parfois tous les coups sont permis, y compris les fausses allégations. Le deuxième type de punition accule l’enfant à un état de non-existence psychique, une altération mentale. Le troisième type, pour Alain Depaulis, est la destruction pure et simple, la mort. (…)
(…) Les textes qui traient des questions de divorce font état de la multiplication invraisemblable de plaintes déposées par les mères accusant le père d’abus sexuel sur les enfants. Les femmes, au début surtout invoquent la maltraitance des enfants par le père pour obtenir la garde des enfants, et même exclure le père. Il faut absolument voir clair par rapport à ce phénomène car l’enjeu est considérable et les conséquences peuvent être catastrophiques. (…)
(…) Dans d’autres textes, les psychologues se penchent sur la question de savoir comment on peut repérer l’inceste. Aux États-Unis, ils sont en avance sur cette question : lorsqu’il y a plainte d’abus sexuel d’un enfant dans un contexte de divorce parental, surtout si c’est la guerre entre le père et la mère, la plainte est examinée par des personnes expérimentées en matière sociale et judiciaire. La plupart du temps, on découvre qu’il s’agit de fausses allégations. L’enfant a été conditionné et croit assez bien à ce qu’il dit. (…)Description
Dans le théâtre antique, une femme, Médée, assume en toute lucidité le meurtre de ses enfants. Ce drame recouvre en fait une réalité terriblement humaine. Cette étude en décèle la trame dans les affaires criminelles (certains types d’infanticide), la clinique familiale (certains cas d’aliénation mentale de l’enfant) et les affaires familiales (des pères privés de leur enfant). A travers les situations décrites, une constante s’impose : une femme abandonnée par son mari réduit son enfant à un objet de vengeance.
Le présent essai décrit une structure en trois points qui répond aux caractéristiques de la tragédie grecque et peut soutenir une définition du complexe de Médée. L’auteur démontre ainsi l’hypothèse évoquée par certains psychanalystes d’une structure latente qui conduit sous sa forme exacerbée au meurtre de l’enfant : le complexe de Médée.
Dans cette nouvelle édition, l’auteur confirme et démontre par une illustration clinique inédite dans la 1ère édition, l’hypothèse de l’existence de la structure médéique dans certains cas de séparation parentale : lorsqu’une mère use de tous les subterfuges possibles pour priver le père de son enfant afin de se venger de lui (ce qui le distingue du Syndrome d’Aliénation Parentale).
Paul Bensussan Inceste : Le piège du soupçon [3]. – Préface Andrée RUFFO
Paul Bensussan est expert psychiatre près la Cour d’appel de Versailles depuis 1996 et expert psychiatre agréé par la Cour de cassation depuis 2007
Andrée RUFFO est juge à la chambre de la Jeunesse. Cour du Québec : Présidente du Bureau International du Droit des Enfants.
Préface
Vous m’avez fait l’honneur, cher Docteur Bensussan, de me proposer d’écrire la préface de votre livre sur les fausses allégations d’abus sexuels. Je suis touchée de cette demande et heureuse d’y répondre, car je trouve ce livre non seulement courageux mais salutaire, et je suis convaincue que la justice sera vraiment rendue lorsque, tous ensemble, nous accepterons de collaborer, avec la pleine conscience que l’intérêt supérieur des enfants doit prévaloir dans toutes nos démarches et nos décisions.
Votre livre, en effet, nous fait prendre conscience de l’urgence qu’il y a à combler l’écart entre les grands principes prônés par la communauté internationale et la réalité quotidienne. À une époque où nous reconnaissons des droits de plus en plus nombreux aux enfants, désormais inscrits dans nos chartes et dans nos lois (193 pays ont ratifié la convention relative aux droits de l’enfant), ces histoires vécues d’enfants aux prises avec des abus sexuels, et des abus de pouvoir exacerbés par des conflits de loyauté, nous rappellent combien il est urgent de travailler ensemble pour développer une plus grande sensibilité à des situations rendues plus dramatiques encore par la vulnérabilité des victimes.
( … ) Vous avez eu, Docteur Bensussan, le courage de dire que tout n’est pas si clair, que la vérité est complexe, et que la recherche de celle-ci est une démarche demandant intégrité, compétence, et perspicacité. Le travail, tant des magistrats que des avocats, des psychiatres, des éducateurs ou des enseignants est délicat, exige attention, continuité, compassion, pour que puisse s’établir une relation de confiance, laquelle seule nous permettra d’approcher la vérité.
Vous avez avec justesse rappelé que l’on ne devait pas confondre sincérité et vérité. Le juge, pour rechercher la vérité, doit en effet prendre en compte la sincérité ou la bonne foi, parmi d’autres facteurs tels que la malice, l’intérêt, les jeux de pouvoir, les pathologies (bien qu’il ne relève pas de la compétence du magistrat de poser un diagnostic de maladie mentale).
Je suis également très touchée que vous ayez proposé à une juge canadienne de préfacer votre livre. Je suis touchée parce que, une fois encore, je réalise que l’ampleur des souffrances endurées par les enfants dépasse largement nos frontières respectives. En tant que présidente du Bureau international des droits des enfants, j’ai eu l’occasion de rencontrer des magistrats partout dans le monde. Je les ai entendus relater des situations semblables à celles que vous décrivez, et exprimer avec beaucoup d’humilité et de franchise les difficultés rencontrées dans leur travail. Ensemble, nous avons parlé de nos limites, confessé notre impuissance, mais aussi réaffirmé notre foi dans l’avenir et dans ceux qui, comme nous, croient aux enfants.
Parce que vous avez choisi de nous parler de ces difficultés avec honnêteté, compétence, à l’aide d’exemples probants qui nous ramènent à nos propres sentiments, à nos propres limites, et à la grandeur de notre mission ; parce que vous avez osé dire ce que beaucoup gardent secret dans le silence feutré de leur officine, nous vous sommes infiniment reconnaissants, et vous disons combien nous apprécions cette démarche d’homme conscient de sa responsabilité. Ce livre est un outil éducatif de premier ordre, un outil de sensibilisation et de partage, porteur d’espoir, et susceptible de générer un sens accru de responsabilité pour tous ceux qui, comme moi, ont à prendre chaque jour des décisions qui marquent la vie des enfants. Votre livre est audacieux, votre livre est bon, bon à lire, bon pour l’âme.
Votre livre est honnête et apporte l’espoir. Il nous rappelle la nécessaire vigilance que nous devons pratiquer vis-à-vis de l’application de lois qui, bien que reconnaissant les droits des enfants, restent souvent lettres mortes. Un monde juste permettra à chacun d’aller au bout de lui-même, d’accomplir sa destinée. Nos lois, nos conventions, nos décisions garantissent ce droit à chacun. Avons-nous emprunté les bons chemins ? Sommes-nous sur la bonne voie ?
Paul Bensussan [4] (Auteur), Florence Rault [5] (Auteur), La Dictature de l’émotion : La Protection de l’enfant et ses dérives, Belfond éditeur, 2002.
Présentation de l’éditeur
Depuis l’affaire Dutroux ou celle des disparues de l’Yonne, les dévoilements d’abus sexuels sur mineurs sont de plus en plus nombreux et légitiment réprimés. Mais à partir de leur expérience professionnelle de psychiatre expert auprès des tribunaux et d’avocate, les deux auteurs dressent un constat : si une répression sans concession est juridiquement fondée, les fausses allégations d’abus sexuels se multiplient. L’émotion que le corps social fait peser sur la justice entraîne de multiples risques de dérapage. Nul ne sort indemne d’une fausse allégation d’abus sexuel sur mineur : ni la victime (ou supposée telle), ni l’agresseur présumé qui verra son innocence bafouée. Dans les deux cas les séquelles psychologiques sont irréversibles.
[1] voir « Le Harcèlement Moral », « La communication perverse », p. 111, Marie-France Hirigoyen
[2] Le complexe de Médée – Quand une mère prive le père de ses enfants – De Boeck Université – Décembre 2008
[3] Inceste, le piège du soupçon. Réflexion sur les allégations d’inceste au cours des divorces conflictuels. Éd. Belfond, 1999
[4] Paul Bensussan est Pédopsychiatre à Paris et Expert auprès des Tribunaux
[5] Florence Rault Avocate au barreau de Paris. Elle défend de nombreuses familles de l’Association AFSI