Durant les années 1980 à 1990 est apparue aux États-Unis une véritable épidémie d’abus sexuels. Des milliers de parents, bien souvent de paisibles retraités, étaient injustement accusés par leurs enfants majeurs de mauvais traitements et de sévices sexuels, abus qu’ils retrouvaient au cours ou à la suite de thérapies, dites de la mémoire retrouvée, basées sur la recherche de souvenirs de l’enfance. Certains parents se sont même retrouvés en prison pour de longues années.
Les techniques utilisées étaient toujours les mêmes : l’hypnose, des exercices de relaxation, l’imagerie guidée, l’interprétation des rêves et l’absorption de drogue (dont amytal de sodium), souvent pratiquées par des thérapeutes non professionnels.
Cette épidémie sociale sera appelée « le Syndrome des faux Souvenirs » par Elisabeth Loftus et Katherine Ketchman
Robert A. Baker, psychologue américain, confirme cette psychose de l’abus sexuel infantile. Dans son livre Hiddren memories (mémoires cachées) il note la progression vertigineuse des cas : de 160 000 en 1967 à 1 700 000 en 1985, dont, selon les statistiques officielles, 65 % sans fondement.
Mais il faut doubler, voire tripler, ce chiffre pour tenir compte des thérapeutes non licenciés qui attirent leur clientèle par toutes les publicités possibles : pages jaunes des annuaires, vitrines de magasin, marchés, etc…).
Edward BEHR, dans son ouvrage « Une Amérique qui fait peur », cite le psychologue américain Richard OFSHEqui déclare :
« La mémoire récupérée, remède miracle actuellement le plus à la mode, a dévasté des milliers de vies. C’est devenu, en un temps record, (les années quatre-vingt dix) un phénomène national, profondément ancré dans notre culture et dans les pratiques de nos spécialistes de santé mentale ».
« Selon certains adeptes du politiquement correct, la seule attitude convenable est d’accepter sans réserve les théories des thérapeutes qui croient dur comme fer à la mémoire récupérée, à l’étendue du fléau de l’inceste et des abus sexuels pratiqués par des parents sur leurs enfants, et à la véracité des accusations des « victimes ».
« Peu importe d’ailleurs si les méthodes utilisées sont valables ou pas. Même si un ensemble de professeurs, de chercheurs et de cliniciens décidaient que ce genre de thérapie était nuisible, ils n’arriveraient sans doute pas à l’enrayer ou à décourager ceux qui en vivent. »
« La thérapie à la mode, s’appuyant sur le principe de la mémoire récupérée, avait pris un tel essor, dans les secteurs de la santé mentale et de protection sociale, que les conséquences risquaient d’être gravissimes pour l’avenir et la crédibilité de la psychologie et de la psychiatrie dans leur ensemble. »
Deux ouvrages, écrits par des non professionnels de la santé, ont fait « exploser » le marché de la psychothérapie :
The courage to heal, a guide for Women survivors of child sexual abuse – Bass et Davis – 1988 –
Secret survivors uncovering incest and its aftereffects on women – E. Sue Blume – 1990 –
Ces livres, tirés à plus de 750.000 exemplaires, s’adressent à un public féminin. Leur objet est que les personnes qui présentent un ensemble de vagues symptômes ont subi des sévices sexuels dans leur enfance, qu’ils auraient oubliés, et ces symptômes seraient à l’origine de leurs problèmes actuels.
Ils servent de bible aux « thérapeutes » pratiquant la technique de la mémoire retrouvée.
On peut résumer leur message :
– L’inceste est épidémique : 1 fille sur 3 et un garçon sur 7 serait abusé sexuellement avant l’âge de 18 ans.
Des troubles divers tels que : insomnie – anxiété – tentatives de suicides – dépression troubles de l’alimentation, addictions aux drogues, médicaments, alcools, sont autant de réaction à long terme d’abus sexuels de l’enfance .
Le refoulement omniprésent : de nombreux adultes agressés sexuellement refoulent leurs traumatismes. C’est une manière inconsciente de se protéger.
La découverte des souvenirs retrouvés est possible et la thérapie peut y aider : c’est une étape décisive dans le processus de guérison et la thérapie individuelle ou de groupe est là pour amener à la guérison.
Après la parution de ces livres, les États-Unis ont connu une extraordinaire explosion d’accusations. Des milliers de parents se sont alors retrouvés accusés d’inceste par leurs enfants. Jusqu’à ce que des parents, odieusement accusés, se regroupent et créent avec l’aide de professionnels de la santé, en Mars 1992, aux États-Unis, à Philadelphie :
The False Memory Syndrome Foundation (FMSF)
1955 Locust Street, Philadelphia, PA 19103-5766
mail : mail@fmsfonline.org
Cette association est composée de parents accusés, de leur famille, de leurs avocats. Entre 1992 et 1995 l’association FMSF a reçu plus de 4.000 plaintes de familles victimes de ces accusations qui ont mené beaucoup de parents en prison.
La FMSF a créé un comité scientifique qui comprend maintenant un certain nombre de membres de l’Académie des Sciences et de l’Institut de Médecine ainsi que des cliniciens et des chercheurs, Ces personnalités ont beaucoup écrit sur le sujet des faux souvenirs depuis les années quatre-vingt dix.
L’Association des psychologues américains – l’ APA – a prononcé une mise en garde contre les thérapies abusives de la mémoire retrouvée (Association des psychologues américains : Monitor 1997).
La FMSF a sensibilisé les médias, les journaux en organisant des talk-show, des conférences, pour faire connaître les méfaits de la « mémoire recouvrée »
Elizabeth Loftus a témoigné dans de nombreux procès où elle a réussi à démontrer aux Juges que les souvenirs retrouvés par les patients en cours de thérapies avaient été suggérés par le thérapeute.
Durant la période 1995 – 1998, beaucoup de victimes de thérapies déviantes, aidées des spécialistes de la FMSF, se sont retournées contre leur thérapeute. Des procès fortement médiatisés ont eu lieu, qui ont tous été gagnés par les victimes avec de forts dommages et intérêts.
Selon le Journal la Croix du 27/01/2004, en 1998 150 procès opposaient d’anciens patients à leurs thérapeutes. Ceux reconnus coupables de pratiques illicites se sont vu retirer leur licence.
Depuis les années 2000 les choses ont nettement changé, les accusations d’enfants majeurs sont en nette régression.
Pourquoi cette régression ?
Tout d’abord les procès, intentés par les victimes et leurs parents, contre les thérapeutes déviants, ont été fortement médiatisés, les noms des thérapeutes ont été mentionnés dans la presse, tous les procès intentés ont été gagnés par les plaignants et se sont soldés par des dommages et intérêts se chiffrant à des millions de dollars.
Les Cours Américaines de Justice sont devenues très prudentes devant les accusations de patients adultes qui « recouvrent la mémoire » des décennies plus tard, les juges demandent que les accusations tardives d’enfants majeurs, soient corroborées par des faits réels.
Les assureurs santé des patients ont averti leurs clients que les thérapies basées sur la recherche des souvenirs d’enfance ne seraient plus remboursées à leurs clients.
Les professionnels de la santé ont reçu un avertissement de leurs assureurs qui précisait qu’en cas de procès pour thérapie abusive, ils ne seraient plus couverts. .
Il n’empêche, l’association américaine FMSF a reçu, entre 1992 et 2000, plus de 20.000 plaintes de familles. Elle nous dit que ce chiffre représente certainement une goutte d’eau par rapport à toutes celles qui ne se sont pas fait connaître.
Ces vagues d’accusations ont également envahi les pays anglo-saxons : le Canada, l’Angleterre, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, pour arriver en Europe et en France, à la suite de quoi, de nombreuses associations ont vu le jour :
En Angleterre :
British False Memory Society – Bradford on Avon – Wiltshire – BA15 1NF
Email : bfms@bfms.org.uk
En Australie :
Australian False Mémory Association Inc., PO Box 594, Epping NSW 2121. Australia
Site : www.afma.asn.au
Au Canada :
Paula – Email : pmt@csolve.net
Adriaan Mak – Email : adriaanjwmak@rogers.com
Aux Pays-Bas :
Site : www.workgroepwfh.nl
En Nouvelle-Zélande :
Donald Hudson, Consualties of False Sexual Allegations New Zealand – Inc., 80 Avondale Road, Christchurch – New Zealand Site – www.Geocities.com/newcosanz<—lien mort vérifiez l’url
Suède
Ake Möller – Email : jim351d@tninet.se
Procédures Judiciaires aux États-Unis
Résultats des procès intentés aux États-Unis par d’anciens patients contre leurs thérapeutes pour faute professionnelle grave
Revendication de négligence ou d’encouragements à l’implantation de faux souvenirs
Newletter, FMS Foundation Vol. 6 n° 11, Décembre 1997
Dans le cadre juridique de notre étude, la FMSF a recueilli des informations sur les poursuites pour faute professionnelle déposées par d’anciens patients contre leurs prestataires de services de santé mentale qui pratiquent l’utilisation de techniques thérapeutiques suggestives conduisant au développement de faux souvenirs. Les plaintes que la FMSF a recueilli témoignent à long terme de graves dommages dus aux mauvaises thérapies, en particulier, celles où les patients sont amenés à croire faussement qu’ils avaient vécu une histoire horrible de violence sexuelle au sein de leur famille.
La FMSF dispose de copies de plaintes et autres documents de nombreux procès pour faute professionnelle. Une lecture rapide des plaintes révèle que certaines actions sont communes à la thérapie de la Mémoire retrouvée. Presque chaque requérant a reçu un diagnostic de troubles de la personnalité multiples (MPD). Les techniques employées : l’hypnose, l’imagerie guidée et une forte dépendance à l’égard de médicaments (dont amytal de sodium) qui augmentent le risque de suggestibilité.
Malgré la gravité de l’abus supposé passé, de nombreux plaignants affirment que le thérapeute n’a pas tenu compte de la nécessité de corroborer les faits et de décourager le patient en demande, même lorsque « disconforming » d’ informations auraient pu être trouvé. La plupart des patients ont été encouragés à couper le contact avec leur famille. Certains ont été hospitalisés en unités psychiatriques pendant de longues périodes. Certains ont reçu l’instruction de se « détacher » de tous les contacts en dehors de la thérapie de groupe. Les techniques décrites sont « communément associées avec l’esprit de contrôle et de lavage de cerveau ».
Malgré le fait de l’accord du patient pour recevoir les soins, le thérapeute n’a jamais informé son patient que les techniques utilisées n’étaient étayées par aucune preuve scientifique fiable. Le patient, par conséquent, n’avait pas les informations nécessaires sur le traitement et ne pouvait donc envisager une autre forme de thérapie.
Dans chacun de ces cas de poursuite pour faute professionnelle, la négligence comprend l’implantation ou l’encouragement de faux souvenirs d’abus d’enfance grâce à l’utilisation de techniques suggestives. Sur les 105 réclamations (en 1997) 1 a été abandonnée, 42 se sont réglées à l’amiable ; 53 sont en suspens et 9 sont en justice. Parmi les cas qui sont allés jusqu’au procès le verdict a été prononcé en faveur de la victime du thérapeute. Ces poursuites ont été largement commentées dans la presse.
L’écrasante majorité de ces poursuites se sont réglées hors cour, quelques fois à la veille du procès. Quelques unes ont été réglées en cours de procès. Le cas le plus fréquent a pris fin lorsque $ 10,6 millions ont été réglés à la victime juste avant le procès. La plupart des accords prévoit que le montant des indemnités ne peuvent rester confidentielles.
Pour autant que nous le sachions, aucune faute professionnelle n’a été rejetée dans son ensemble pour cause de forclusion. Les défendeurs font souvent savoir que si l’état de santé des victimes s’est détérioré, la thérapie se poursuivait quand même et le patient aurait du être informé à ce moment-là, (on peut se demander, si l’état du patient s’est détérioré en cours du traitement, pourquoi le thérapeute n’a pas agi avec une certaine prudence avant de poursuivre les soins).
Toutefois, la US District Cour a rejeté par deux fois la défense de thérapeutes pour demande de faute professionnelle pour cause de forclusion. Cette cour a conclu que la nature de la blessure pourrait rendre le patient incapable de faire la distinction entre le vrai et le faux souvenir.
Alors que dans certains Etats qui ont examiné la question de la négligence comparative qui pourrait être attribuée aux patients eux-mêmes, d’autres tribunaux ont rejeté cette idée. Par exemple, en première instance en Pennesylvanie le juge, dans un procès-verbal après décision, a affirmé le verdict et en particulier a rejeté la revendication de la négligence contributive du patient ou de ses parents. Le juge a conclu que c’est précisément parce que l’état du patient présentait des problèmes psychologiques que ses séances chez son thérapeute ne peuvent être considérées comme une négligence contributive. Au Texas, l’avocat … a souligné qu’il faut s’attendre à ce que la santé mentale des patients qui entrent en thérapie pour une raison ou une autre : dépression, problèmes conjugaux ou autre, et les individus qui entrent en thérapie dans un état vulnérable, sont prêts à s’appuyer sur les conseils et le traitement donnés par le thérapeute.
Les thérapeutes doivent donc être tenus à un niveau élevé de soins.
Certains accusés ont affirmé que leur traitement était dans la norme actuelle de soins au moment où le traitement a été donné. Comme psychologue et Avocat Me X…. a reconnu que l’hypnose n’est pas un moyen fiable pour la récupération de souvenirs précis. Les organisations professionnelles ont reconnu le manque de fiabilité sur la technique de « répression des souvenirs » en particulier lorsqu’ils sont « récupérés » par des techniques suggestives.
Les jurys ont conclu rapidement que les techniques de récupération de la mémoire ne répondent pas à un niveau de soins et sont la cause directe d’un préjudice subi par le patient.
Quelques extraits de courriers échangés avec la F.M.S Foundation
Paris, le 1er Août 2008
False Memory Syndrome Foundation
1955 Locus Street
PHILADELPHIA, PA 19103-5766Dear Pamela,
I’ve just read the F.M.S.F. newsletter 17, 2008 and am happy and grateful that A.F.S.I. is mentioned in it.
Enclosed is the 2007 report of M.I.VI.LU.DE.S, Unfortunately in it Inglish version. The acronym means : Mission Interministérielle de VIgilance et de LUtte contre les DErives Sectaires
( Interministry Mission of Vigilance and Struggle against the Wrongdoings of Sectarian Groups). Every year this mission establishes a report for the Prime Minister in order to evaluate the problems that sectarian groups may pose, in France and Europe.
This year, the Miviludes with which we have now been cooperating for more than two years, has particularly focused on deviant therapies and false memories. Its report also contains a study by Delphine GUERARD, a clinician psychologist who is well aware of the question since she’s been working on the FMS for almost 10 years and is currently counseling our organization.
The fact that the above report mentions our organization gives us increased legitimacy and brings recognition of the fact that our children are the victims of quacks who, not only steal their money, but have a destructive influence on them and their families. And, to us parents, wrongly accused of every possible evil, it is a step towards recognizing our innocence.
Along with our cooperation with MIVILUDES, we also had contacts with the services of the Home Secretary, the Secretary of Health and the Attorney General. We met members of the French Parliament and of the French Medical Association.
All this led the highest authorities to the realization that deviant therapies have become a major problem.
Although a law was passed in 2004, aiming at supervising the credentials and practice of psychotherapists, it has remained uninforced, and some legislative work has still to be done in order to make a difference between real and false professionals in the field of mental health.
As the MIVILUDES report was widely publicized by newspapers, radio and T V networks, we have been approached by more than 100 new families affected by the phenomenon. A few victims have lodged complaints against their pseudo-therapists and their families are following suit.
As I visited your web site and read some of your old newsletters, I realized that we are roughly in the situation that was yours in the USA in 1997 !
I was particularly interested in the nature of the charges laid against U.S. therapists (malpractice, negligence, inducements to “recover” false memories thanks to suggestive techniques …)
One of the charges which could be interesting for us to explore is the fact that the “patients” were never informed that the techniques used during their therapy were not based on scientific proof and therefore, that they had no real choice on their therapy.
I know that our legal frameworks being quite different, it would be risky to hope that your experience could be transferable over here. However, we are in search of whatever can be useful.
Notably, we are faced with the fact that some of the families in our organisation are the victims of crooks who act as if they were therapists and use the worst techniques to keep their victims in a state of subjection and, of course, steal their money (not to speak of their soul).
Have you had such cases, and have more legal actions continued to be taken against real or so-called therapists since the late nineties ?
We have a law in France that punishes whoever tries to “fraudulently maintain a person under a state of physical or psychological subjection” ? This is usually referred to as “abuse of weakness”. We hope that the lawyers defending our families will make the best of it.
As stated above, for the first time in France, law-suits related to the F.M.S. are under way. Some of them concern members of our organization and we do hope that the committing magistrates in charge of the cases will bring them to a favorable end.
Unlike you, we do not have any Scientific Committee to back us, and very few French judges or lawyers are even aware of the F.M.S.
So, any advice that could be helpful for our families or their children is welcome !
Following the law-suits that took place in the USA, do you know if any new legislation has been passed in order to control the activity of therapists and to evaluate their methods ?
.Yours friendly
Claude Delpech (Ms)
President
Version française :
Paris, le 1er Août 2008
False Memory Syndrome Foundation
1955 Locus Street
PHILADELPHIA, PA 19103-5766A l’attention de Pamela FREYD
Chère Pamela,
Je viens de prendre connaissance de la newletter de la FMS SUMMER 2008 n° 17 et suis heureuse de voir que vous avez mentionné l’A F S I , très certainement suite à un communiqué de nos amis de Psyfmfrance.
Je vous adresse, ci-joint, le rapport 2007 de la Miviludes, (sorti le 3 Avril dernier – version anglaise. La Miviludes est la Mission Interministérielle de VIgilance et de LUtte contre les DErives Sectaires, elle remet chaque année au Premier Ministre un rapport sur les risques sectaires en France et en Europe.
Cette année la Miviludes, avec qui nous collaborons depuis plus de deux ans, a mis l’accent sur les thérapies déviantes et les faux souvenirs induits. En plus d’une approche du phénomène des Faux Souvenirs, tel qu’on le rencontre aujourd’hui en France, vous y trouverez une étude réalisée par Delphine Guérard, psychologue-clinicienne auprès de notre association, qui connaît bien ce problème puisqu’elle travaille dessus depuis près de dix ans.
Parler de l’ A F S I dans ce rapport c’est pour nous une certaine légitimité de notre association et reconnaître, enfin, que nos enfants sont victimes de charlatans qui les détruisent en les ruinant au passage et pour nous, parents accusés à tort de tous les maux de la terre, la preuve de notre innocence.
Cette collaboration avec la Miviludes et nos entretiens dans les différents Ministères : Intérieur, Santé, Justice, nos visites auprès des Parlementaires, Conseil National de l’Ordre des Médecins, ont fait prendre conscience, au plus haut niveau, que les thérapies déviantes devenaient un énorme problème de société, qu’il fallait très vite régler, en légiférant sur l’usage du titre de Psychothérapeute. Nous attendons beaucoup de la loi d’Août 2004 et de l’article 52. Notre Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Bernard Accoyer et le Ministère de la Santé, s’y activent énergiquement et nous espérons que le décret et les arrêtés afférents, seront enfin promulgués à la prochaine rentrée parlementaire, ce qui nous permettra d’y voir plus clair entre les vrais et faux professionnels de la santé psychique.
La sortie du rapport de la Miviludes, en Avril dernier, nous a fait connaître en quelques semaines plus de cent nouvelles familles touchées par ce problème. Il a également eu un effet positif sur certaines victimes, c’est-à-dire, nos enfants, puisque nous avons dans le « collimateur » trois thérapeutes-charlatans, et diverses plaintes ont été déposées par les victimes et certains parents se sont même constitués Partie Civile.
Suivant vos conseils, je suis allée sur votre site, j’ai retrouvé la Newletteer, n° 11 de décembre 1997, j’ai pu constater le retard que nous avions par rapport aux USA, et nous sommes aujourd’hui en France, dans la situation dans laquelle vous vous trouviez il y a près de 13 ans.
J’ai pris connaissance des actes d’accusations :
« …Résultats des procès intentés aux USA par d’anciens patients contre leurs thérapeutes pour Faute professionnelle grave … »
« …Revendications de négligence ou d’encouragements à l’implantation de faux souvenirs … »
J’ai surtout retenu le paragraphe suivant : … « Malgré le fait de l’accord du patient pour recevoir les soins, le thérapeute n’a jamais informé son patient que les techniques utilisées n’étaient étayées par aucune preuve scientifique fiable. Le patient, par conséquent, n’avait pas les informations nécessaires sur le traitement et ne pouvait donc envisager une autre forme de thérapie.
Dans chacun des cas de poursuite pour faute professionnelle, la négligence comprend l’implantation ou l’encouragement de faux souvenirs d’abus d’enfance grâce à l’utilisation de techniques suggestives… »
Pourriez-vous me dire, si depuis ces premiers procès, d’autres ont eu lieu et toujours avec les mêmes chefs d’accusations ? et si ces accusations pouvaient s’adresser également à des thérapeutes qui n’étaient pas de véritables professionnels de la santé, mais des charlatans « autoproclamés » ?
Nous avons en France une loi dite About-Picard de 2001, article 223-15-2 du code Pénal qui réprime l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse d’une personne. Il protège également la personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement pour la conduire à des actes ou abstentions qui lui sont gravement préjudiciables.
Cette Loi parle de l’état de faiblesse de la personne passée entre les mains d’un charlatan mais aussi de l’infraction commise par le dirigeant de fait ou de droit d’un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d’exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participes à ces activités.
Les plaintes de victimes sont entre les mains des Juges d’Instruction, il s’agit en France des premières plaintes et surtout pour notre association de plaintes de familles membres de notre association. Je souhaite que les familles soient entendues et que les procès aillent jusqu’au bout en faveur des victimes. C’est la raison pour laquelle je suis actuellement souvent sur votre site qui m’informe sur ce qui s’est passé aux USA. Contrairement à vous, nous n’avons pas chez nous de Comité scientifique qui puisse nous aider, et encore peu de magistrats et d’avocats qui connaissent le problème des faux souvenirs puisqu’en France nous commençons tout juste à en parler.
A la suite des procès qui ont eu lieu chez vous, savez-vous si une réforme sur l’encadrement des thérapeutes a été effectuée tout comme une réforme sur l’ évaluation des thérapies pratiquées ?
Avez-vous des conseils à nous donner que nous pourrions retransmettre aux victimes et à leurs familles ?
Recevez, Chère Pamela, mes meilleures salutations.
Claude Delpech
Présidente
NB. Merci à nos amis F. et G. de toutes les traductions qu’ils font pour l’A F S I tout au long de l’année.
Nous continuons à être en contact avec la FMSF par internet via sa Newsletter.