Quelles sont les méthodes les plus répandues ?
Quelles sont les situations à risque ?
La description des quelques méthodes présentées ci-dessous ne prétend pas à l’exhaustivité. Elle est extraite pour partie du Rapport de la Miviludes pour l’année 2010 remis au Premier ministre. De nouvelles méthodes font chaque jour leur apparition, notamment sur Internet. Des méthodes non citées peuvent donc aussi présenter un risque sectaire.
Les méthodes « psychologisantes »
Les thèses développées par ces pseudo-thérapeutes s’appuient sur une approche « psychologisante » reposant sur trois postulats :
la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal être,
l’angoisse de la maladie,
la revendication d’un mieux être dans une société individualiste et matérialiste.
C’est aujourd’hui un domaine d’offres pléthoriques attachées à des labels en renouvellement constant où se côtoient professionnels de santé, médecins et paramédicaux, ainsi que thérapeutes individuels auto proclamés à l’issue de formations non homologuées aux contenus, durée et coûts divers.
Les différentes méthodes classées dans cette catégorie, sont résolument excluantes de la médecine traditionnelle. Ce parti non négociable et non contestable soumet à l’emprise mentale celui qui y adhère et le met en danger dès lors qu’il est atteint d’une pathologie grave ou qu’il développe des dysfonctionnements mentaux induits par son thérapeute.
Outre la victime directe, ces situations sont à l’origine de ruptures familiales douloureuses, notamment pour les enfants.
« Le décodage biologique » et les pratiques assimilées
La Miviludes a eu à de nombreuses reprises à traiter des théories de Ryke Geerd Hamer condamné en 2004 à trois ans de prison ferme pour escroquerie et complicité d’exercice illégal de la médecine, suite à la plainte déposée par un homme dont l’épouse atteinte d’un cancer du sein était décédée du fait du refus de traitements éprouvés. La méthode préconisée par cet ancien médecin allemand exclut tout simplement le recours aux traitements conventionnels pour soigner le malade.
Cette prétendue « nouvelle médecine » repose sur le postulat selon lequel toute maladie est la résultante d’un choc psychologique intense et d’un conflit intérieur non résolu. La théorie de R.G. Hamer est partie du rapprochement qu’il a fait entre la mort de son fils en 1978 et l’apparition chez lui d’un cancer au cours de l’année suivante.
Ainsi naîtra la « médecine nouvelle germanique » qui s’appuie sur cinq lois biologiques dites lois d’airain. La méthode Hamer, à l’image d’autres méthodes, théorise le charlatanisme.
Il s’agit d’une « méthode naturelle de soins » largement fondée sur les « capacités libérées d’auto-guérison du malade, à condition que n’interfèrent pas dans ce processus, les traitements conventionnels ». Tout le monde peut guérir soit spontanément, soit dans de rares cas avec le soutien d’un thérapeute. Cette théorie est pour R.G. Hamer universelle, qu’il s’agisse de pathologies bénignes ou graves. Le cancer par exemple s’expliquerait par un stress important qui affaiblirait les défenses immunitaires, voire provoquerait une réaction somatique de grande ampleur.
La condamnation de R.G. Hamer ne semble pas avoir mis un terme à ses activités. Réfugié en Norvège, il continue via son site Internet à diffuser sa méthode et à recruter de nouveaux « patients ». Les témoignages reçus à la Miviludes tendent à démontrer que R.G. Hamer cible depuis peu les enfants. Les tenants de la méthode Hamer ont été jusqu’à créer un site Internet appelé « le cancer » ce qui a pu créer une confusion avec le site officiel e-cancer développé par l’Institut national du cancer (INCA) qui a été alerté par la Miviludes.
R.G. Hamer a pu former de nombreux élèves à sa méthode. Le plus connu de ses disciples français est Claude Sabbah qui, avec sa méthode dite de « biologie totale des êtres vivants » affirme identifier l’événement déclencheur des maladies comme le cancer. Pour cela, il dit s’aider des théories du psychanalyste Carl Jung sur l’inconscient, de la programmation neurolinguistique (PNL), de la psychogénéalogie et de la théorie des cycles biologiques du cerveau, développée par le psychologue Marc Fréchet.
Avec le temps, d’autres « sous-écoles » sont apparues. On citera entre autres Christian Flèche, à l’origine infirmier de formation, qui fait l’apologie et la publicité de la PNCAVT qu’il a créée, « la psycho-bio-thérapie par le décodage biologique », en décriant celles, cependant proches, de R.G. Hamer d’une part et de C. Sabbah, d’autre part. Tout en déclarant vouer estime et reconnaissance à R.G. Hamer pour « ses apports fabuleux », il affirme que celui-ci « est tout sauf scientifique ». C. Flèche critique sévèrement la manière d’enseigner et de soigner de R.G. Hamer ; il écrit à son sujet : « Hamer s’est trompé » et il lui reproche son « absence de conscience thérapeutique », son incapacité à se remettre en question, sa « psychorigidité », sa certitude de détenir la vérité, laissant évidemment entendre que lui, C. Flèche, en est plus proche grâce au « travail sur lui-même » qu’il a réalisé.
Tout cela a conduit R.G. Hamer à rebaptiser sa méthode « médecine nouvelle germanique » pour se démarquer de ce qu’il estime être des contrefaçons de sa méthode originelle…
La Miviludes a recensé des dizaines d’annuaires de thérapeutes. À titre d’exemple, le site annuaire-thérapeute.com présente un glossaire de 64 méthodes pratiquées par 10 000 thérapeutes. Parmi ces méthodes figure la biologie totale présentée ainsi : « Le décodage biologique permet de traduire ce que le mal physique nous dit de nos maux psychologiques ». Ce site recense 130 thérapeutes « spécialisés » dans le décodage biologique. Le prix moyen d’une consultation est de 60 euros. Quelques exemples des liens établis entre une pathologie et une situation précise de la vie courante sont donnés sur le site Passeportsanté.net : ainsi la sclérose en plaques aurait pour origine une perte d’emploi après une chute au travail. Le cancer des os serait dû à un patron constamment méprisant …
Tout aussi inquiétante est la multiplication des structures qui n’hésitent pas à utiliser la dénomination de « centre de santé en décodage biologique » alors que la création des centres de santé obéit à des dispositions très strictes du Code de la santé publique. Ce type de dénomination reprise par des pseudo-thérapeutes pour des pratiques potentiellement dangereuses peut induire en erreur bon nombre de nos concitoyens en quête de soins. On ne peut donc qu’appeler l’attention des collectivités territoriales comme des chambres de commerce et d’industrie sur la nécessité, avant de s’associer ou d’accompagner la création de ce type de structure, de vérifier que le projet est conforme à la législation relative aux centres de santés qui soumet leur ouverture à une autorisation du directeur général de l’agence régionale de santé territorialement compétente.
Le caractère préoccupant de toutes ces théories et des enseignements qui les accompagnent – notamment en matière de cancer – apparaît enfin à la consultation de forums de discussion sur la santé, à l’intérieur desquels les concepteurs de méthodes non éprouvées font insérer des mots clés qui renvoient vers leurs propres sites. Il s’agit là d’un moyen d’approcher les malades.
Les psychothérapies déviantes ou les faux souvenirs induits
Ces techniques parmi lesquelles le rebirth ou les thérapies du rêve éveillé sont mises en œuvre dans le secret de cabinets de consultation. Quand elles sont utilisées par des thérapeutes dépourvus d’acquis validés et usant de leur pouvoir de suggestion, elles sont redoutables dans le processus de mise sous emprise des patients au moyen de faux souvenirs d’inceste ou de viol commis par des ascendants « révélés » par le thérapeute, ce qui conduit inévitablement à des ruptures familiales voire à des procédures judiciaires intra-familiales dans lesquelles la parole des victimes peut apparaître crédible pour les experts alors que les faits ont été totalement inventés par le thérapeute qui est parvenu à en persuader son « patient ». Ces méthodes sont particulièrement pernicieuses.
En vogue Outre Atlantique, elles compteraient déjà 800 victimes principalement dans les pays anglo-saxons (Voir p. 41 à 42 du rapport d’activités 2005 MIVILUDES et pages 39 à 50 puis 159 à 169 du rapport annuel 2007 de la Miviludes).
En France, un pseudo-thérapeute de faux souvenirs induits a été condamné le 12 juin 2012 pour abus de faiblesse par le tribunal correctionnel de Paris.
La méthode SIMONTON
Elle a été créée par le docteur Carl Simonton, cancérologue, directeur médical du Simonton Cancer Center, en Californie qui prétend « prendre en charge psychologiquement les malades du cancer. L’objectif est « d’apprendre à maîtriser la dimension psychologique et émotionnelle, (…et) favoriser ainsi des transformations en profondeur, notamment face aux difficultés, aux situations de crises, aux maladies ».
L’analyse transactionnelle
Créée par Eric Berne dans les années 1960, elle peut être définie comme « une théorie de la personnalité et une psychothérapie systématique en vue d’une croissance personnelle et d’un changement personnel. ». « Toute personne a une valeur positive en tant qu’être humain ». Il en découle une psychologie de la croissance humaine fondée sur l’hypothèse que chacun peut apprendre à avoir confiance en soi et devenir autonome.
La programmation neurolinguistique (PNL)
Elle est définie par ses concepteurs comme « l’étude de la réalité subjective de l’individu ». Elle consiste en quelque sorte à reprogrammer le cerveau afin d’y ajouter de nouveaux potentiels. Développer la confiance en soi, mieux gérer ses émotions, ou encore apprendre à résoudre les conflits constituent quelques domaines que la PNL est censée améliorer.
Ennéagramme
Cette méthode vise à dresser une cartographie de l’esprit humain en classant les individus en 9 types de personnalités. L’ennéagramme, qui utilise une figure géométrique constituée par un polygone et un triangle inscrits dans un cercle, est présenté comme un instrument d’analyse psychologique des individus et des groupes. L’ennéagramme est présent dans différentes méthodes apparentées au coaching et est souvent associé à d’autres techniques psychologiques telle que la
Programmation Neurolinguistique (PNL).
E.M.D.R (eye movement desensitization and reprossessing)
Il s’agit d’une méthode thérapeutique censée permettre par les mouvements oculaires la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique), la mobilisation de ressources psychiques et la restauration d’une estime de soi déficiente. Mise en œuvre par des non-médecins hors de tout protocole de soins scientifiquement validé, cette méthode peut conduire à un risque d’emprise mentale.
Les méthodes par massage ou apposition des mains
La fasciathérapie
La fasciathérapie est une thérapie manuelle fondée dans les années 80.
Ses promoteurs la résument ainsi :
Thérapie globale, la fasciathérapie prend en compte le patient dans sa totalité physique, psychique, sociale et culturelle.
Thérapie qui sollicite les forces d’auto-régulation somatique et psychique, la fasciathérapie crée les conditions pour que le corps du patient trouve la réponse à sa problématique.
Thérapie centrée sur la personne, la fasciathérapie s’inscrit dans un modèle global de santé qui ne s’adresse pas seulement à la maladie mais qui rend le patient acteur et auteur de sa santé.
La kinésiologie
Fondée dans les années 1960 par un chiropracteur américain, la kinésiologie est une méthode de thérapie holistique inspirée par la médecine Chinoise.
Cette technique psycho corporelle recourt à un test musculaire de communication au plan physique et émotionnel. Proposée à tous les âges de la vie et à tous publics, elle permettrait aux usagers de la méthode d’optimiser le capital « ressources personnelles » avec l’accompagnement d’un thérapeute, et de parvenir à l’auto-guérison des difficultés existentielles et des maladies.
Mouvance née dans le sillage du New Age, ses adeptes et sympathisants prônent de manière plus ou moins radicale la rupture avec des habitudes de vie jugées néfastes, au profit de choix naturels et authentiques comme l’alimentation biologique, les médecines douces, les thérapies non médicamenteuses ou encore l’écologie.
La radicalisation de certains adeptes de cette mouvance a conduit à des dérives à caractère sectaire dans laquelle la dimension hygiéniste portée au rang de dogme a constitué un facteur déterminant.
Une affaire jugée en juin 2005 par la Cour d’assises de Quimper, illustre ce constat. Des parents, au nom de conceptions idéologiques inhérentes à la pratique de la kinésiologie et des « lois biologique »s de Ryke Geerd Hamer, avaient adopté pour eux-mêmes et leurs enfants le régime végétalien dans leur quête d’une alimentation purifiée. Cette alimentation carencée en protéines animales et en vitamines et leur extrême défiance à l’égard d’un monde médical jugé a priori dangereux causaient la mort de leur bébé, qui allaité par la mère depuis sa naissance, s’était retrouvé en état de malnutrition majeure.
Le Reiki
Cette technique d’origine japonaise consiste à poser doucement les paumes des mains sur différents points du corps. La méditation fait le reste… Le praticien initié à la technique est présenté comme un canal de l’énergie universelle qui sera transmise au patient pour rétablir la force vitale.
Le Reiki est également préconisé par ses défenseurs dans la prise en charge des troubles psychologiques liés à l’enfance. Si elle ne met pas toujours directement en danger l’enfant, cette méthode induit néanmoins une perte de chance vis-à-vis de l’amélioration de son état de santé et des possibilités réelles et durables de guérison.
Des témoignages accablants ont été recueilis par les associations de victmes.
Le massage Tui Na
Il s’agit d’une branche de la médecine chinoise qui est présentée par ses adeptes comme un moyen d’entretenir la santé et de prévenir les maladies. Elle permettrait aussi de soigner la plupart des problèmes de santé (ponctuels ou chroniques), dont les troubles cutanés, musculo-squelettiques, neurologiques, digestifs, respiratoires, génitaux, hormonaux, de même que certaines infections et certains problèmes émotifs.
Ces éléments de description interpellent d’eux-mêmes.
En tant que telle, cette pseudo médecine peut conduire des malades à des comportements d’adhésion irréductible impliquant une interruption de leur traitement ou celui de leur enfant, ce qui entraîne une perte de chance juridiquement répréhensible. Le risque peut se caractériser notamment par une déstabilisation mentale, des coûts de prestation démesurés, des ruptures familiales et des atteintes à l’intégrité physique des patients.
La pratique de ces « massages », au-delà du risque de mise en danger de certains malades, apparaît comme susceptible de donner lieu à la commission de nombreuses infractions, tel que l’exercice illégal de la kinésithérapie.
Les méthodes par ingestion de substances diverses
Johanna Budwig
Johanna Budwig prétend s’attaquer au cancer ou à d’autres maladies en faisant ingérer au malade de l’huile essentielle de lin non chauffée et non traitée et du lait caillé, appelé la crème Budwig, connue en France par l’intermédiaire de Catherine Kousmine, aujourd’hui décédée. Pour les adeptes de Johanna Budwig « cette méthode est prouvée mais elle serait étouffée par l’industrie du cancer ». Elle aurait été nominée à sept reprises pour le prix Nobel de médecine, mais l’industrie pharmaceutique s’y serait opposée… La théorie du complot expliquerait tout.
Rudolf Breuss
Rudolf Breuss propose, quant à lui, une cure de jus de légumes de 42 jours comme cure anti-cancer.
Alain Scohy
Alain Scohy propose de soigner le cancer par un traitement à base de jus de citron. En 2002, après un redressement fiscal, il s’installe en Espagne où il continue de diffuser sa théorie et à organiser des sessions de formation. Son traitement par la vitamine C « apporterait aux Microzymas le terrain indispensable (acide et réduit) pour bâtir ou rebâtir les organes déficients, les tissus endommagés, les cellules, et même les cellules nerveuses tuées par l’aluminium des vaccins par exemple qui ne seraient pas renouvelables d’après la médecine conventionnelle ». A. Scohy prétend avoir la certitude que : « la vitamine C à haute dose est vraiment efficace sur les cancers et peut bloquer leur croissance et les faire fondre sans le moindre inconvénient ou risque vital même s’il nous faut rester vigilants sur d’éventuelles difficultés d’administration ; la prise peut se faire très facilement par voie orale ou par lavements si l’on utilise du L-ascorbate de sodium pur »…
La méthode Simoncini
Médecin italien radié de l’ordre italien, le « docteur » Simoncini professe une théorie sur la nature mycosique du cancer et son traitement par le bicarbonate de soude. Selon lui, « la raison d’être des mouvements alternatifs est l’incapacité de la médecine conventionnelle à résoudre les problèmes des patients qui semblaient obtenir de plus grands bénéfices de ces thérapies qui les évaluaient et les traitaient comme des êtres complets ». Cependant, il admet lui-même que sa théorie est fondée sur une idée qu’il aurait eu en tant que naturopathe : le cancer serait dû à « un champignon que l’on peut traiter en administrant du bicarbonate de soude en injection locale ou parentérale, ce qui permettrait d’éliminer la maladie en trois ou quatre jours » . Cette théorie, comme toutes les pratiques non conventionnelles, n’est fondée sur aucun critère scientifique. M. Simoncini organise régulièrement des conférences pour vanter sa méthode. La dernière en date organisée par « Le cercle de Jade » devait se tenir en juillet 2010 dans une commune des Alpes-Maritimes. Dans le cadre de sa mission de vigilance, la Miviludes est intervenue afin d’alerter le maire sur les risques liés à de tels discours. Cette intervention a permis d’obtenir la déprogrammation de la conférence.
Jean Lefoll
Jean Lefoll, chirurgien-dentiste, propose quant à lui trois acides pour traiter le cancer : l’acide trichloracétique, l’acide trifluoroacétique, l’acide tribromoacétique.
L’urinothérapie
Enfin, l’urinothérapie consiste en l’application ou en l’absorption d’urine. Amaroli est le nom « poétique » d’une technique de santé qui consiste à recycler son urine en la buvant.
Les méthodes aux fins de prévention et de développement personnel
Elles répondent à l’attente d’une approche globale de la personne, dite « holistique », et aux promesses de « naître sans tare, de vivre plus vieux et de mourir mieux ». Dans ce courant, le jeûne est prôné comme facteur de prévention des maladies et comme thérapie efficace. On y trouve aussi des régimes comme le végétalisme.
Ces approches, portées par la vague écologiste et la mouvance New Age, ont connu un réel succès ces dernières années, attirant un nombre important d’adeptes, mais sont en revanche responsables de nombreuses victimes. Cette catégorie de pratiques compte un nombre significatif d’affaires judiciaires.
L’hygiénisme ou les dogmes du déséquilibre alimentaire
L’instinctothérapie, c’est-à-dire la seule consommation d’aliments crus sélectionnés sur leur odeur, est pratiquée au sein de petits groupes épars. L’un d’entre eux, installé à Montramé en Seine et Marne, a dérapé sous l’influence de son gourou Guy Claude Burger reconnu coupable de viols sur mineurs et condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
L’association Joie et Loisirs dans le Morvan dont l’objet était le partage de loisirs en commun, pratiquait une hygiène alimentaire déséquilibrée et l’imposait aux enfants. Six de leurs membres ont été condamnés en mars 2006 par la cour d’appel de Paris pour des pratiques relevant de l’exercice illégal de la médecine ayant entraîné la mort de trois enfants dont un bébé. (Voir p. 227 à 228 du rapport d’activités 2006 de la MIVILUDES)
Des parents adeptes du groupe Tabitah’s Place ont également été condamnés à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir volontairement privé de soins leur fils de moins de 15 mois.
Dans cette catégorie, sont également pointés les groupes qui allient pratique sportive intense et jeûne parfois poussé à l’extrême. L’inquiétude grandit quand ces stages sont destinés aux adolescents qui sont exposés dans ces conditions à des déséquilibres physiques et psychiques.
Le respirianisme promu en France par la prêtresse australienne Jashmuheen (Ellen Greve) repose sur la pratique du jeûne total acquis à l’issue d’un processus sacré de 21 jours au delà duquel il est envisageable de se nourrir uniquement d’air et de lumière… Cette pratique est responsable de décès à l’étranger. En France, elle est l’objet d’une surveillance étroite des colloques et stages de « sa prêtresse ».
Les pratiques de développement personnel
Le mythe de l’enfant parfait est au centre de pratiques à risques rejetant les approches conventionnelles de la grossesse, de la naissance et de la petite enfance. Critiquant la surmédicalisation, cette mouvance soutient notamment la thèse des naissances naturelles loin des plateaux techniques des maternités et l’entourage de la mère par des accompagnatrices, sans connaissances médicales spécifiques, appelées doulas (Voir rapport MIVILUDES 2006 p.67 à 69).
Cette tendance a des liens avec des groupes pointés par les rapports parlementaires, comme Spirituel Human Yoga (SHI), de tradition » guérisseuse », qui proposent des séances d’harmonisation du fœtus pour prévenir le handicap.
Kryeon
Ce concept apparu Outre Atlantique, protégé sous la marque EMF Balancing déposée par la société Energy Extension, concerne les activités de la thérapeute Peggy Dubro.
Selon cette mouvance, « l’harmonisation EMF ouvre la voie à notre évolution. Elle nettoie, fortifie et équilibre notre propre structure électromagnétique afin que nous puissions nous brancher complètement à l’énergie universelle, la recevoir et l’utiliser. Cette harmonie permet d’améliorer notre état de santé ».
Objet d’une littérature abondante et de la vente de nombreux produits spécifiques, cette « théorie » concerne tout particulièrement les enfants signalés pour leur hyper activité ou tout simplement pour des comportements différents. Appelés enfants « indigo », en raison d’une « aura » bleutée les entourant, ou encore « cristal », ils seraient promis à un destin exceptionnel. Des formations de praticiens en énergie sont proposées tout particulièrement aux professionnels de santé et aux parents d’enfants réputés « indigos » afin de déprogrammer et de transformer les mémoires restrictives cellulaires. Quelques 40 agents recruteurs agiraient en France.
Le néo chamanisme
Selon Pierre Couliano et Mircea Eliade, « le chamanisme est un ensemble de méthodes extatiques et thérapeutiques dont le but est d’obtenir le contact avec l’univers parallèle mais invisible des esprits et l’appui de ces derniers dans la gestion des affaires humaines ».
Ces techniques sont mises en œuvre principalement autour de la consommation de deux substances hallucinogènes, l’ayahuasca et l’iboga, pour des expériences extrêmes dans le cadre de stages sur le territoire national, au cours de voyages en Amérique du Sud (Pérou) ou en Afrique (Gabon), ou pour le sevrage de toxicomanes.
L’ingestion de ces substances présente des risques vitaux. Des décès en particulier des toxicomanes ont abouti au classement dans la catégorie des stupéfiants de l’ayahuasca (mars 2005) et de l’iboga (mars 2007).(Voir les rapports de la MIVILUDES 2005 et 2009).
Les méthodes par le « rééquilibrage de l’énergie »
Par exemple, la médecine énergétique et le biomagnétisme disent permettre de nettoyer l’organisme de déchets énergétiques et favoriser une libre circulation des énergies dans l’organisme.
L’ Energiologie prétend quant à elle à l’étude et à la connaissance de l’énergie vitale du monde. Par sa vision intérieure, l’énergiologue verrait à l’intérieur du corps des dérives énergétiques et les causes de leur dissociation. Le regard du praticien permettrait de recréer l’unité du terrain et de restaurer la santé…
La guérison est considérée comme un choix du patient, comme le suggèrent les extraits suivants empruntés à un texte de Serge Fitz consultable sur le site « Alternatives Médecines Evolutives Santé et Sciences Innovantes » :
« La guérison véritable (à ne pas confondre avec les rémissions) se produit lorsque le malade réalise ce qui se passe et coopère. Le choix de la thérapie devient alors en quelque sorte secondaire (médecine officielle ou médecines alternatives) puisque la personne sait ce qu’elle doit dépasser. En revanche, lorsque le malade subit une pression sans comprendre ce qui lui arrive et cède à celle-ci, il perd le contrôle de sa vie. (…). L’essence de la maladie se situe au niveau de l’être et de la manière dont il aborde la vie. Il y a donc à expliquer au malade que son corps réagit aux difficultés qu’il traverse, et que seul le changement de son regard, de son mode de vie, de son monde d’alimentation lui permettront de se tirer d’affaire. (…) Pour cela, il importe d’abandonner tous les masques et les compromissions car dans toute maladie, il y a un mensonge à soi-même… à débusquer. Se sortir du cancer, ce n’est pas chercher à gommer les symptômes en procédant de l’extérieur, c’est s’interroger sur le pourquoi de son apparition et résoudre le conflit énergétique de l’intérieur. »
La « libération des cuirasses » (MLC) vise par des mouvements à instaurer un dialogue avec son propre corps afin de le libérer des tensions qui s’y sont accumulées. Cette méthode peut être recommandée par des pseudothérapeutes aux personnes handicapées moteur.
Soyez vigilants La Miviludes souhaite appeler l’attention de chacun sur les risques inhérents aux techniques décrites ci-dessus. Elles sont non éprouvées et ne bénéficient d’aucune reconnaissance légale. De surcroît, l’absence de formation reconnue sur le plan légal peut induire un amateurisme de la part de certains pseudos praticiens. |