Le cercle d’amis «Bruno Gröning », une association qui avance masquée en Picardie
Source Le courrier picard
Par Nicolas Totet | Publié le 15/04/2018
Le cercle d’amis « Bruno Gröning » du nom d’un Allemand (1906-1959) surnommé « docteur miracle » de son vivant, essaie d’élargir son influence en France. Ces derniers jours, un docteur allemand donne sept conférences, dont les trois dernières dans les Hauts-de-France à Saint-Quentin, Albert et à Ruitz (Pas-de-Calais). L’entrée est libre et « les dons sont les bienvenus », est-il stipulé. Le prospectus annonce : « Il n’y a rien d’incurable ! », selon Gröning, qui clamait que « Dieu est le plus grand médecin ».
Sur internet, l’organisation parle de « possibilité d’aide et de guérison par voie spirituelle selon l’enseignement de Gröning ». Et promet que durant la conférence, « les auditeurs auront la possibilité de ressentir en eux-mêmes la force curative de façon simple et naturelle ».
En février 2016, Serge Blisko, président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), dénonçait cette organisation qui allait tenir une conférence dans une auberge de jeunesse. Déjà, elle avait réservé les lieux, en avançant masquée.
A Saint-Quentin, la conférence devait se tenir à l’espace Créatis qui héberge des start-up. La communauté d’agglomération l’a fait annuler. « Le locataire de la salle a été abusé et il s’est excusé. Ce genre de réunion ne répond pas au réglement intérieur », explique Mathieu Gressier, directeur général des services à l’Agglomération. La conférence est maintenue chez une adhérente « depuis trois ans » au cercle d’amis Bruno Gröning. « On ne fait rien de mal et on est tout le contraire d’une secte, s’agace la Saint-Quentinoise. Je transmets un enseignement de paix et d’amour. »
A Albert, une habitante de la ville, a réservé une salle attenante au musée Somme 1916, pour l’une de ces conférences décriées, mardi 17 avril. « La secrétaire a pris la réservation, sans que nous ayions vraiment les informations sur cette organisation », a avoué vendredi soir le président fondateur du musée Thierry Gourlin. « Nous avons été dupés. Il est trop tard pour refuser la location. M ais la dame qui a réservé devra régler les 250 euros à son arrivée ». À défaut, la conférencière allemande devra se contenter d’une réunion privée.